Points clés
- L’activité globale a de nouveau reculé, affaiblie par une nouvelle baisse des constructions résidentielles
- Les nouveaux contrats ont fortement reculé et les perspectives d’activité sont reparties à la baisse
- Les prix des achats ont enregistré leur plus faible hausse depuis vingt-cinq mois, le taux d’inflation restant toutefois élevé
L’activité globale a de nouveau diminué en mars, l’enquête signalant un fort recul de l’activité dans les trois sous-secteurs étudiés. Ce sont les constructions de logements qui ont affiché la plus forte contraction au cours du mois.
Ce repli de l’activité globale a résulté d’une nouvelle baisse des nouveaux contrats en mars. La confiance a également diminué, les entreprises interrogées anticipant un repli de leur activité au cours des douze prochains mois. Parallèlement, l’enquête signale un recul de l’emploi dans le secteur, tandis que l’activité achats est restée relativement stable par rapport à février
L’indice PMI® pour le secteur de la construction – calculé à partir d’une question unique posée à un panel de répondants et portant sur leur niveau effectif d’activité par rapport au mois précédent – s’est établi à 45,3 en mars, ne s’étant que très légèrement redressé par rapport à février (45,2). Il signale ainsi une forte détérioration de la conjoncture du secteur français de la construction, le taux de contraction restant très proche de celui du mois précédent.
Si l’activité a reculé dans les trois sous-secteurs étudiés, c’est dans celui des constructions résidentielles que les entreprises interrogées ont signalé la plus forte contraction en fin de premier trimestre. Les constructions industrielles et commerciales ont quant à elles affiché leur plus fort repli depuis décembre 2022 tandis que les travaux publics et d’infrastructure ont de nouveau fortement baissé, le taux de contraction s’étant toutefois replié par rapport à février.
Les données de l’enquête mettent en évidence une dégradation accrue de la demande en fin de premier trimestre, tendance qui s’est reflétée dans la baisse des nouveaux contrats, la plus forte depuis trois mois. Un peu moins d’un tiers des répondants (32 %) ont indiqué une diminution de leurs nouveaux chantiers en mars, qu’ils ont notamment attribuée à des contraintes budgétaires chez les clients.
L’affaiblissement de la demande s’est accompagné d’un recul de la confiance en mars. Après être restées stables en janvier et en février, les perspectives d’activité des entreprises de BTP françaises sont en effet reparties à la baisse en fin de premier trimestre.
Parallèlement, l’emploi a reculé pour la première fois depuis novembre dernier, tandis que les répondants ont signalé une nouvelle baisse du recours aux entreprises de sous-traitance.
En revanche, l’activité achats est restée relativement stable en fin de premier trimestre, après avoir reculé en février, tandis que les délais de livraison d’intrants ont une nouvelle fois fortement augmenté, tendance qui s’explique, selon les entreprises interrogées, par les grèves et les pénuries de personnel chez les fournisseurs. Le taux de détérioration de la performance des fournisseurs s’est toutefois replié par rapport au mois précédent pour afficher son plus faible niveau depuis janvier 2021.
Enfin, les entreprises de BTP françaises ont de nouveau mentionné une augmentation des prix des matériaux de construction en mars. Les données de l’enquête mettent en évidence une nouvelle hausse marquée des prix des achats, le taux d’inflation s’étant toutefois replié à son plus faible niveau depuis un peu plus de deux ans.
Joe Hayes, Senior Economist à S&P Global Market Intelligence, commente ainsi les derniers résultats de l’enquête : « La détérioration de la conjoncture s’est poursuivie dans le secteur de la construction français, comme en témoignent les replis plus marqués de certains indicateurs de l’enquête en mars. La baisse des nouveaux contrats s’est notamment accélérée au cours du mois, ce recul de la demande ayant contribué à une baisse de la confiance. Les entreprises se sont en effet déclarées pessimistes quant à une croissance de leur activité dans les douze prochains mois, se disant notamment préoccupées par le resserrement des budgets chez les clients.
Si l’activité de construction résidentielle a enregistré la plus forte contraction en mars, reflétant l’impact de l’augmentation des taux d’intérêt et de la forte inflation sur les revenus des ménages, la conjoncture s’est également avérée peu propice aux investissements comme le signale la baisse renouvelée des constructions industrielles et commerciales. »