S&P Global PMI® France Secteur de la Construction: Le recul de l’activité s’est poursuivi dans le secteur français de la construction en septembre

Points clés

  • La baisse des nouveaux chantiers a entraîné un nouveau repli de l’activité
  • La hausse des prix de l’énergie a contribué à une nouvelle flambée des coûts
  • Les entreprises sont restées pessimistes quant à une croissance de leur activité au cours des douze prochains mois

Les dernières données PMI continuent de signaler une conjoncture défavorable dans le secteur de la construction français, la baisse de l’activité s’étant poursuivie en septembre. Cette tendance reflète un affaiblissement de la demande clients, le renforcement des pressions inflationnistes ayant notamment compromis la viabilité économique de certains projets. Les répondants ont en effet signalé la plus forte augmentation de leurs dépenses d’exploitation depuis trois mois en septembre, tendance reflétant l’impact de la flambée des prix de l’énergie.

Par ailleurs, les perspectives d’activité des entreprises sont restées défavorables en septembre, les répondants s’étant déclarés préoccupés par l’inflation et les risques d’une faiblesse prolongée de la demande.

L’indice PMI® pour le secteur de la construction – calculé à partir d’une question unique posée à un panel de répondants et portant sur leur niveau effectif d’activité par rapport au mois précédent – s’est légèrement redressé de 48,2 en août à 49,1 en septembre. Il s’est toutefois maintenu sous la barre du 50,0 qui délimite la croissance de la contraction, pour signaler un nouveau repli de l’activité du secteur français de la construction au cours du mois.

Les données de l’enquête mettent en évidence des tendances divergentes à l’échelon sectoriel. En effet, les constructions résidentielles ont reculé pour un troisième mois consécutif, le taux de contraction s’étant redressé au cours du mois et ayant atteint son plus haut niveau depuis juin. La baisse des travaux publics et d’infrastructure s’est également poursuivie en septembre, mais à un rythme seulement marginal et inférieur à août. Enfin, les constructions de locaux à usage industriel et commercial ont quant à elles de nouveau augmenté au cours du mois, la croissance n’ayant toutefois affiché qu’un rythme modéré.

Le nombre de nouveaux contrats obtenus par les entreprises de BTP françaises a diminué pour un sixième mois consécutif en septembre. La contraction a toutefois nettement ralenti par rapport au repli marqué des nouveaux chantiers, le plus fort depuis un an et demi, enregistré en août.

Outre l’affaiblissement de la demande, les entreprises ont été confrontées à une nouvelle hausse marquée des prix de leurs achats en septembre, tendance que les répondants ont expliquée par la flambée des prix de l’énergie. Un peu plus de 61 % d’entre eux ont mentionné une augmentation de leurs dépenses d’exploitation au cours du mois, le taux d’inflation des coûts s’étant en outre redressé à un plus haut de trois mois et ayant affiché un niveau élevé.

De fait, de nombreuses entreprises se sont dites préoccupées par la viabilité économique des projets à venir. Cette tendance s’est reflétée dans l’indice des perspectives d’activité qui s’est maintenu sous la barre du 50,0 du sans changement, les répondants anticipant une baisse de leur activité au cours des douze prochains mois.

La baisse des effectifs s’est poursuivie pour un troisième mois consécutif, les données de l’enquête ne signalant toutefois qu’un recul marginal de l’emploi en septembre.

Parallèlement, les performances des fournisseurs se sont de nouveau détériorées en fin de troisième trimestre. Les délais de livraison d’intrants se sont en effet fortement allongés, reflétant le maintien des pénuries de matériaux de construction.

Malgré la baisse des nouveaux chantiers et la hausse des coûts, les entreprises ont augmenté le volume de leurs achats en septembre. Bien que marginale, cette hausse de l’activité achats contraste fortement avec la baisse soutenue enregistrée en août.

Enfin, le recours à la sous-traitance s’est stabilisé en septembre, après sept mois consécutifs de repli. Les entreprises interrogées ont en revanche signalé une baisse plus marquée de la disponibilité des sous-traitants ainsi qu’une détérioration de la qualité des prestations offertes. Les entreprises de sous-traitance ont de nouveau augmenté leurs tarifs, le taux d’inflation restant supérieur à sa moyenne de long terme. 

Joe Hayes, Senior Economist à S&P Global Market Intelligence, commente ainsi les derniers résultats de l’enquête : «  Les données PMI de septembre mettent en évidence la conjoncture très difficile à laquelle les entreprises de BTP françaises sont actuellement confrontées. Au vu de l’augmentation des taux d’intérêt, de la faiblesse du contexte économique et de la flambée des prix de l’énergie, il n’est pas surprenant que les niveaux d’activité soient à la baisse et que les perspectives d’activité à douze mois restent défavorables.

La très forte hausse des cours de l’énergie compromettra la viabilité économique de nombreux projets de construction cet hiver, alors que le niveau élevé des prix et le climat d’incertitude croissant ont déjà dissuadé de nombreux clients de passer commande. La faiblesse particulière de l’activité de constructions résidentielles observée en septembre semble confirmer les inquiétudes des entreprises quant à la difficulté de répercuter la hausse des prix sur les clients, notamment sur les consommateurs, déjà confrontés à la très forte augmentation du coût de la vie.

Le climat actuel ne laissant guère d’espoir d’amélioration prochaine de la conjoncture, le secteur de la construction français devrait être marqué par de nouvelles baisses des carnets de commandes et des niveaux d’activité au cours des mois à venir. »